La détresse des jeunes diplômés en temps de pandémie

La détresse des jeunes diplômés en temps de pandémie

Les jeunes qui ont terminé leurs études universitaires ou collégiales en pleine pandémie vivent une situation pour le moins particulière. Lancés dans la vraie vie alors que le Québec se confine, certains souffrent d’une grande détresse psychologique. À l’heure où ils devraient se faire une place sur le marché du travail, ils se retrouvent isolés en télétravail ou carrément sans emploi. Nathalie Parent, psychologue et psychothérapeute témoigne de cette réalité.

Un avenir mis sur pause

 

« Normalement, les jeunes âgés de 18 à 28 ans sortent avec des amis, socialisent, font leurs premières armes sur le marché du travail. Avec la pandémie, certains ont perdu prématurément un premier emploi ; d’autres n’ont pas déniché un travail à la hauteur de leur espérance, et ceux qui travaillent le font à distance. Pour des jeunes de cet âge, c’est très déstabilisant. On en parle peu, mais ces jeunes sont dans une grande solitude, ce qui est contraire à leur besoin à cette période de leur vie où ils doivent rencontrer pour se définir », affirme la psychologue.

Nathalie Parent incite les jeunes à maintenir le contact virtuel avec leurs proches et à adhérer à des groupes pour socialiser à distance.

« Ça peut être un groupe sur Facebook en fonction des intérêts de chacun. Il y en a pour se faire des amis, pour rencontrer des gens, pour célibataire, etc. Le but, c’est de vaincre la solitude en allant combler un manque de contact humain lorsque nous le voulons ou lorsque nous en avons besoin. C’est très important pour rester sain d’esprit et pouvoir échanger avec d’autres jeunes de son âge. »

Se projeter dans l’avenir

 

La psychologue invite aussi les jeunes à se projeter dans le futur dans l’espoir d’un retour à la normale.
« Le pouvoir de l’imagination. C’est un bon antidépresseur ! On fait des projets. Qu’est-ce que je vais faire lorsque la pandémie sera terminée ? Quel sera mon prochain voyage ? Bref, planifier demain pour se permettre d’espérer la fin de cette crise et générer des pensées positives et de l’espoir. »

Mais il faut être réaliste, avec la situation actuelle, qui dure depuis des mois, il est possible que le stress que l’on éprouve devienne chronique avec des effets nocifs pour la santé physique, cognitive et émotionnelle.

Lorsqu’on ne se sent pas bien, Nathalie Parent, psychologue propose de :

 

1- S’arrêter et prendre un moment avec soi-même sans écran ;

2- Tenter d’identifier ce qui ne va pas. Quelles émotions m’habitent ? On peut y penser durant une détente ou en écrivant dans un journal intime ;

3- Chercher quel serait mon besoin (par exemple rire avec des amis) ;

4- Trouver des solutions qui pourraient s’approcher de mon besoin (par exemple regarder un spectacle d’humour ou appeler un ami ou un groupe d’amis qui me fait [font] rire.

Si malgré tout, ça ne va pas mieux, qu’on se sent isolé, anxieux, dépressif ou suicidaire, il ne faut pas hésiter à consulter, ou du moins, se tourner vers une ressource qui pourra nous permettre de parler à un(e) intervenant(e), et ce, en toute confidentialité.

Voici une liste non exhaustive de ressources pour les jeunes et pour les parents qui éprouvent des difficultés.

Ressources pour les jeunes :

 

Tel-Jeunes : Pour tous les jeunes de 20 ans et moins du Québec qui ressentent le besoin de parler. Il est possible de discuter en ligne ou de parler à un intervenant en composant le 1-800-263-2266. Il s’agit d’une ressource confidentielle ou tu n’as pas besoin de dire ton nom. Appelle si tu ressens, tu vis, ou encore si tu expérimentes :

  • Idées suicidaires
  • Déprime/dépression
  • Stress/anxiété
  • Automutilation
  • Intimidation
  • Troubles alimentaires
  • Etc.

 

Jeunesse, J’écoute : Besoin d’aide maintenant ? Entamez une conversation confidentielle avec une personne réelle en qui vous pouvez avoir confiance. Par téléphone au 1-800-668-6868 ou par texto 686868. Le site offre aussi un outil pour trouver des ressources pour jeunes près de chez soi. Il suffit d’entrer le nom de la ville ou du village et sélectionner le type d’aide souhaité.

  • Relations amoureuses
  • LGBTQ2S+
  • Suicide
  • Intimidation
  • Coronavirus
  • Dépression
  • Etc.

 

Le service téléphonique 211 : Le 211 est accessible partout au Québec et vous guide vers près de 10 000 ressources sociocommunautaires. Un service de clavardage est aussi disponible. Le service est confidentiel.

 

Écoute Entraide : Une ligne d’écoute humaine disponible partout au Québec 7 jours sur 7 de 8 h à 22 h. Il suffit de composer le 1-855-EN LIGNE [365-4463] pour parler à un bénévole formé qui vous écoutera sans jugement peu importe votre problématique.

  • Dépression
  • Anxiété
  • Solitude et isolement
  • Séparation
  • Problèmes familiaux
  • Idées suicidaires
  • Tristesse, colère, désespoir, mal de vivre, etc.

 

Centre de crise de Québec : Service disponible 24/7 par téléphone au 418-688-4240

 

Ressources pour les parents :

 

Ligne Parents : Si vous êtes désemparé face à la situation que vit votre jeune, les intervenants de Ligne Parents peuvent vous aider à y voir plus clair par téléphone au 1-800-361-5085 ou via le Service de clavardage en ligne.

 

Organismes communautaires : Les organismes communautaires Famille [ou Maisons de la famille] accompagnent les parents et contribuent à briser leur isolement. Il s’agit de lieux d’accueil, d’échange et d’apprentissage. Consultez le site de La Fédération québécoise des organismes communautaires Famille pour en savoir plus et trouver l’organisme le plus près de chez vous.

 

811- Info-Santé : Ce service de consultation téléphonique vous permet de parler à un(e) infirmier(e) en cas de problèmes de santé mineurs, ou encore un(e) professionnel [le] en intervention psychosociale en cas de problème psychosocial. Les intervenant(e)s du 811 peuvent aussi vous informer sur les services disponibles dans le réseau de la santé et sur les organismes communautaires de votre région.

 

Contenu rédigé par Marie-Claude Veillette en collaboration avec Nathalie Parent, psychologue et psychothérapeute.



Nathalie Parent Psychologue